Les relations entretenues entre productions agricoles et artisanales au sein d’un grand domaine de Narbonnaise peuvent être approchées à partir des recherches menées depuis plus d’une vingtaine d’années sur la villa et le territoire de Loupian (Hérault, France). Il est ainsi possible de reconstituer la chaîne de travail cohérente qui unissait durant le Haut Empire le vignoble, pressoirs et chai du centre domanial avec un atelier d’amphores gauloises installé à faible distance sur les rives de l’étang de Thau. L’eficacité de cette organisation est telle qu’elle sera maintenue durant l’Antiquité tardive, même lorsque les conditions de production auront évolué. Des estimations du nombre des conteneurs vinaires fabriqués sont tentées à partir de l’étude des dépotoirs de l’oficine et ces résultats peuvent être comparés avec les capacités des équipements de viniication de la villa. Ces quelques données d’ordre quantitatif contribuent à mieux cerner les possibilités d’une entreprise viticole domaniale à caractère spéculatif, mais dont la durée de pleine activité correspondrait aux seuls investissements d’une ou deux générations de propriétaires.