En dépit de la mauvaise conservation des sites et de l’absence de documentation écrite des VIe- VIIIe siècle sur la Vistrenque, petite vallée à la périphérie de Nîmes, on dispose de quelques indices pour tenter de dé nir la uilla d’époque mérovingienne dans ce secteur. Les fouilles archéologiques récentes et le cartulaire des chanoines de la cathédrale livrent une bonne connaissance des uillae antiques et des uillae d’époque carolingienne et autorisent quelques hypothèses sur les formes intermédiaires de l’évolution qui a conduit des unes aux autres.
Les uillae du haut Moyen-Âge sont assez nombreuses, distantes d’environ 2 km les unes des autres et composées d’un terroir et d’un habitat groupé. Celui-ci intègre, peut-être dès l’Antiquité tardive sur certains sites, l’église puis le cimetière. Les bâtisses qui le composent (maisons, bâtiments agricoles) sont agglomérées de manière lâche, intercalant entre elles des cours, des jardins et des vergers, ce qui conduit à restituer la uilla du haut Moyen-Âge sur plusieurs hectares de super cie, telle celle de Codols. Le terroir qui s’étend sur 250 à 800 ha se développe sur des unités paysagères variées et économiquement complémentaires. La continuité de l’occupation entre Antiquité et Moyen-Âge est patente sur les sites les mieux documentés.
